Appui pour la fragmentation du marché du ciment en Tunisie

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Contexte

La réduction du ratio clinker dans le mélange du ciment est prévue à travers l’augmentation de la part des ciments composés dans le marché tunisien du ciment. Cette mesure concerne particulièrement les ciments à ajout de calcaire (CEM II/A-L et CEM II/B-L). Selon des estimations, cette option pourrait générer 4,6 MteCO2 à l’horizon 2030 soit environ 16% du potentiel d’atténuation global du secteur. Les émissions évitées proviendront de celles imputées au procédé de calcination des matières premières ainsi qu’au processus de combustion, tous deux étant mis en jeu lors de la production de clinker. Avec un coût total estimé à 1,59 M€, cette mesure d’atténuation présente un coût spécifique rapporté aux émissions plus attractif par rapport à ceux des autres options d’atténuation.

Le ratio moyen clinker/ciment des cimenteries, agrégé selon une moyenne pondérée sur la période 2009-2012, est de 82,3%. L’étude réalisée en 2013 propose une segmentation du marché tunisien du ciment conformément aux deux substitutions suivantes :

  • Remplacement d’une partie du marché du CEM II/A-L 32,5 par le CEM II/B-L 32,5. Les cimentiers tunisiens envisagent de produire ce type de ciment pour répondre aux besoins du marché local pour des usages de maçonnerie.
  • Remplacement d’une partie du marché du CEM I 42,5 par le CEM II/A-L 42,5.

Toutefois, la mise en place de cette action d’atténuation est confrontée à des barrières. Malgré sa mention dans la NT47.01 pour sa production, la commercialisation du CEM II/B-L n’est pas autorisée au niveau du marché local tunisien suite à une recommandation du Ministère de l’équipement, et ceci pour des raisons de sécurité d’utilisation. En effet, les propriétés physiques de ce ciment le rendent inapproprié à des travaux destinés aux structures des bâtiments, mais il peut être utilisé pour des travaux de maçonnerie et d’enduit. D’un autre côté, l’utilisation du CEM II/A-L est écartée dans le mélange du béton par le cahier des charges des gros œuvres. Cette pratique est due, essentiellement, à un souci de durabilité du béton.

L’objectif du projet pour cette composante est de contribuer à la création des conditions favorables permettant l’augmentation de la part des ciments composés dans le marché tunisien. Pour ce faire, les activités du projet portent sur :

  • La consultation des parties prenantes,
  • L’appui pour la mise en place des conditions techniques et normatives favorables,
  • La communication et la sensibilisation.

La consultation des parties prenantes

Cette thématique est traitée dans le cadre d’un groupe de travail composé des principales parties prenantes, à savoir : les cimentiers, la Chambre Nationale des Producteurs du ciment (CNPC), le Ministère de l'Equipement de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire (MEHAT), le Centre d'Essais et des Techniques de la Construction (CETEC), le Ministère de l'Industrie - Direction Générale des Industries Manufacturières (DGIM), le Centre Technique des Matériaux de Construction de la Céramique et du Verre (CTMCCV), le Ministère du Commerce et l’Institut National de la Normalisation et de la Propriété Industrielle (INNORPI).

En effet, plusieurs rencontres bilatérales et ateliers de travail ont été organisés pour trouver une issue permettant l’augmentation de la part d’utilisation des ciments composés en Tunisie. Ces rencontres ont, également, permis de renforcer les capacités et sensibiliser les partenaires sur la pertinence de cette mesure en se basant sur les expériences et bonnes pratiques internationales.

L’appui pour la mise en place des conditions réglementaires, techniques et normatives favorables

La levée de verrou pour cette thématique est conditionnée par certaines exigences réglementaires, techniques et normatives devant être assurées. Le projet appuie les partenaires locaux sur ces volets.

Pour l’aspect réglementaire, le projet a appuyé la réalisation d’une étude sur la chaîne de contrôle du ciment. Cette étude a été réalisée sur trois niveaux, à savoir : l’autocontrôle au sein de la cimenterie, le contrôle externe indépendant et le contrôle sur chantier. Cette étude a abouti à plusieurs recommandations qui ont été communiquées aux partenaires en vue de formaliser au mieux le contrôle et assurer un usage adéquat de chaque type de ciment. Parmi les principales recommandations évoquées par les experts internationaux, on cite la nécessité d’assurer la veille normative et l’appui institutionnel, matériel et humain aux principaux acteurs de la chaîne de contrôle (CETEC, CTMCCV, INNORPI et ministères).

Pour les aspects techniques, il s’agit d’accompagner les centres techniques d’essais, CTMCCV et CETEC, sur les essais laboratoires sur le ciment et le béton. Plus concrètement, le projet appuie matériellement la mise en place d’un laboratoire d’essai de durabilité des ouvrages en béton. Egalement, un programme de formation sur les différents essais est proposé au personnel technique des deux centres ainsi que les ministères concernés. Ces formations seront assurées par le Centre Français d’Etudes et de Recherches de l’industrie du béton (CERIB). Par la suite, des essais pilotes sur le béton mélangé par du CEM II/A-L seront réalisés pour prouver la durabilité de ce béton en comparaison avec celui préparé avec du CEM I.

Pour les aspects normatifs, un appui est fourni à l’INNORPI pour l’élaboration d’un guide tunisien d’utilisation de ciment. L’objet de ce document est d'aider les prescripteurs et les utilisateurs à bien choisir et à bien utiliser les ciments en fonction de l'ouvrage et de son environnement. Il donne également pour chaque produit les utilisations recommandées et les précautions à prendre, indépendamment des conditions de production et de mise en œuvre des bétons.

La communication et la sensibilisation

Un plan de communication a été établi en étroite concertation avec les partenaires du projet. La communication pour cette composante se basera sur les activités menées sur les aspects réglementaires, techniques et normatives.

Pour l’étude de la chaîne de contrôle du ciment, un atelier et plusieurs rencontres bilatérales ont eu lieu avec les ministères concernés pour les informer sur l’état des lieux de la chaîne de contrôle et les sensibiliser sur la nécessité de la concrétisation des recommandations de cette étude.

Des actions sont programmées pour sensibiliser les acteurs du secteur de construction en Tunisie sur les résultats des essais de durabilité. La cible sera les prescripteurs, les maîtres d’ouvrages, les centrales à béton, les ingénieurs génie civil, les promoteurs immobiliers, les architectes, etc. L’objectif est à ce qu’ils considèrent le béton préparé avec CEM II-AL dans les cahiers de charge.

Des campagnes de communication sur le guide d’utilisation du ciment sont prévues et seront menées en étroite collaboration avec l’Institut National de la Consommation (INC). Ces campagnes seront destinées aux prescripteurs et les utilisateurs du ciment.